Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine
(ISRS)
Sérotonine
Neurotransmetteur se retrouvant dans le tractus gastrointestinal (90%), dans les plaquettes (8%) et dans le système nerveux central (1-2%) ayant pour rôle la régulation de différentes fonctions.
Mouvement intestinal
Hémostase
Appétit
Humeur
Sommeil
Hypothèse permissive de la dépression par le biais de la régulation de la noradrénaline
Apprentissage et mémoire
Inhibition de l'impulsivité
Mécanisme d'action
Les ISRS augmentent la neurotransmission sérotoninergique en bloquant la pompe de recapture de la sérotonine (transporteur), ce qui entraîne une désensibilisation des récepteurs sérotoninergiques, plus particulièrement les récepteurs de la sérotonine 1A.
Pourquoi sont-ils prescrits?
Même s'ils sont communément appelés des antidépresseurs, les ISRS ne servent pas qu'à traiter la dépression! Il s'agit aussi du traitement de premier choix pour les troubles anxieux et les troubles obsessionnels-compulsifs, en plus d'avoir d'autres utilisations (p.ex., boulimie, stress post-traumatique, dysphorie prémenstruelle). Chaque cas est unique et votre médecin ou votre IPS pourra déterminer quel traitement est approprié à votre situation.
Considérations pédiatriques
Les jeunes enfants peuvent avoir un métabolisme hépatique et rénal plus rapide, entraînant le besoin d’utiliser des doses d’adultes ou encore des doses divisées.
Le métabolisme change durant la puberté et l’entrée dans l’adolescence et devient plus similaire à celui des adultes (plus lent que chez les enfants). L’émergence d’effets secondaires à l’entrée à l’adolescence pourrait indiquer le besoin de réduire la dose.
La demi-vie de certains ISRS pourrait être plus courte chez les enfants que chez les adultes → plus grand risque de symptômes de retrait si cessé abruptement (plus particulièrement sertraline, citalopram, paroxétine).
Effets
secondaires
Les ISRS sont habituellement bien tolérés, raison pour laquelle il s'agit bien souvent d'un traitement de premier choix. Les effets secondaires surviennent habituellement dans les 2 premières semaines, ils sont légers et s'améliorent avec le temps. Il faut donc être patient, d'autant plus que les effets bénéfiques du traitement peuvent prendre plusieurs semaines.
Système nerveux central
Insomnie ou sédation, agitation, tremblements, étourdissements, maux de tête, aggravation des migraines, émoussement affectif et cognitif, sueurs
Système gastrointestinal
Diminution de l’appétit, perte ou gain de poids, nausées, vomissements, ballonnements, diarrhée ou constipation, bouche sèche
Système cardiovasculaire
Diminution de la tension artérielle (rare), risque d'arythmie (citalopram, escitalopram)
À long terme (>5 ans), risque accru de maladie cardiovasculaire et de décès de causes cardiovasculaires
Syndrome d'activation
Agitation, anxiété, attaques de panique, irritabilité, hostilité/agression, impulsivité, insomnie et suicidalité
Troubles sexuels
Retard de l’éjaculation, trouble érectile, diminution de la libido, difficulté à atteindre l'orgasme
Est-ce un traitement sécuritaire?
Il s'agit d'une des classes de médicaments les plus largement prescrits, et plusieurs études ont démontré qu'il s'agit d'un traitement sécuritaire. Comme la plupart des médicaments, il y a toutefois des effets secondaires très rares qui peuvent être graves et qui requièrent une consultation médicale urgente, soit :
-
Apparition nouvelle ou exacerbation d'idées suicidaires
-
Convulsion ou perte de conscience
-
Saignement
-
Douleur à l'oeil soudaine (glaucome à angle fermé)
Types d'ISRS
(Cliquez sur l'icône pour plus d'information)
Cesser un ISRS
Parlez à votre médecin ou à votre IPS avant de modifier le dosage ou de cesser un médicament. Seuls ces derniers peuvent déterminer ce qui est approprié à votre situation. Il est généralement recommandé de maintenir le traitement durant au moins plusieurs mois après la rémission des symptômes et de le cesser graduellement. Lorsqu'un ISRS est cessé, les symptômes de la condition pour laquelle il est utilisé pourraient ressurgir. C'est entre-autres pour cette raison que cela devrait être fait sous supervision médicale.
Les symptômes de retrait sont ressentis par environ 1/3 des patients. Ils débutent durant les jours qui suivent la cessation du traitement, selon la demi-vie de l’antidépresseur, et durent 1-2 semaines. Ils sont habituellement légers mais peuvent à l’occasion être sévères et prolongés. La paroxétine est plus fortement associé aux symptômes de retrait. Les symptômes peuvent être :
Affectifs (p.ex., irritabilité)
Gastrointestinaux (p.ex., nausées)
Neuromoteurs (p.ex., ataxie)
Vasomoteur (p.ex., diaphorèse)
Neurosensoriel (p.ex., paresthésie)
Neurologiques autre (p.ex., augmentation des rêves)
Symptômes de retrait fréquents
Symptômes d'allure grippale
Étourdissements exacerbés par le mouvement
Insomnie, rêves vivides
Irritabilité, épisodes de pleurs
Symptômes de retrait occasionnels
Troubles du mouvement
Difficultés de concentration et de mémoire
Prise en charge des symptômes de retrait
Symptômes légers
L'intervention est centrée sur la réassurance et la gestion des symptômes. Ils devraient se résorber en quelques jours.
Symptômes sévères
Il pourrait être nécessaire de ralentir la diminution de la dose, ou bien de réintroduire le médicament (ou un autre ISRS avec une demi-vie plus longue, comme le Prozac) pour le diminuer plus lentement en en surveillant les effets.
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